L'Argentine protège 1,6 million hectares de côtes
En Argentine, le gouvernement, les écologistes et les entrepreneurs ont uni leurs forces pour protéger 1,6 millions d'hectares de côtes. Ces 43 zones constituent un des écosystèmes les plus prolifiques et les mieux protégés de la planète.
Ces 1,6 million d'hectares, dont la moitié se situe en mer et l'autre moitié sur terre, s'étendent sur une distance de près de 5000 km le long de la côte atlantique, de Punta Rasa dans la province orientale de Buenos Aires jusqu'au sud, près du Canal Beagle.
Certaines zones abritent des espèces uniques. Ainsi, on y trouve la moitié des manchots de Magellan (Spheniscus magellanicus) de la planète, et c'est le seul endroit où le pétrel géant (Macronectes giganteus) peut être observé.
Mieux protégé
Pour le moment, ces zones protégées sont dispersées, mais en octobre dernier, l'Argentine a lancé un programme afin de les transformer en une zone continue. Cette décision devrait garantir une meilleure protection et assurer une gestion plus efficace de ces écosystèmes.
Durant quatre ans, les gouverneurs, maires et Ministères concernés (Environnement, Pêche, Tourisme et Affaires étrangères) vont collaborer autour de ce projet. Les fonds financiers ont d'ailleurs été confiés à une organisation non gouvernementale - la Fondation Patagonia Natural - et non au gouvernement, auxquels ont participé le Fonds Mondial pour l'Environnement et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Faire changer les entreprises
Les principales menaces pour la région sont l'industrie pétrolière, la pêche, le tourisme (y compris les navires de croisière) et la pollution par les déchets ménagers et industriels, explique Guillermo Caille, coordinateur technique du projet.
Si le gouvernement a effectué des progrès considérables à ce sujet depuis les vingt dernières années, le secteur privé doit encore beaucoup évoluer. Le projet vise donc explicitement l'engagement des entreprises. "Ceux qui tirent profit d'un écosystème devraient également aider à le préserver", ajoute Guillermo Caille.
Former les entrepreneurs
La société argentino-chinoise Pan American Energy a donc décidé de relever ses manches. Des experts de la société ont reçu, il y a deux ans, une formation de Patagonia Natural sur l'impact de leurs activités sur l'environnement.
Des navires de recherche ont également accueilli deux observateurs de la société afin qu'ils viennent examiner les conséquences sur les mammifères marins, explique Elena Vicente, responsable de l'environnement de la Pan American Energy. Dans une prochaine phase, des experts de la fondation vont superviser une plate-forme de forage pétrolier de l'entreprise.
Gerardo Dietrich de l'entreprise poissonnière Alpesca, une filiale du groupe sud-africain Irvin & Johnson, participe également à ces formations et déclare: "Ces projets sont utiles parce que ces gens ont une connaissance approfondie de la zone protégée, cela permet de mieux comprendre et de réagir en conséquence". (ca)